Voyage

Voyage

mardi 26 août 2014

"Un Net Flou"

De l'autre bout du monde, un ami souligne que 2014 n'est pas son année. Tort ou raison? La vie, c'est un voyage, un film, une succession de séquences, qu'on se repasse parfois, qui parfois, se repassent. Adepte de routes inconnues, de ces chemins tortueux dans lesquels le non-initié ne s'immiscerait guère, elle se dirait plus riche de ces aventures, loin du long fleuve tranquille. Celui-ci n'a de bon qu'un confort de surface, offert à celui qui cesse de rêver.

Mais une fois le dormeur réveillé, et quand il a pris de l'ampleur, il noie, il étouffe, et il est parfois trop tard pour inverser son oeuvre. La somme du passé-futur aura eu raison de l'aujourd'hui, de ce moment à graver dans les chairs. Et au réveil, la chute.

L'année 2014 n'a pas dit son dernier mot. De Janvier à Août, elle aura été un ascenseur émotionnel, ponctué de couleurs, du noir ébène au bleu azur.
Le Noir des quatre changements d'appartement, le rouge carmine déployé par la banque, le vert kaki d'un changement qui ne se fit pas, d'un voyage qui n'eût pas lieu.
Dans ce mélange sombre, l'arc en ciel se déploya aux Sabines, où chaque visite prenait une nouvelle teinte. Et l'on commença l'exploration capitalesque - diurne, nocturne - en composant chaque fois une partition vierge, tantôt courte, tantôt longue. Le voyant vert pomme se montra à Berlin, à Marseille, à Hyères et ailleurs. Le bleu azur d'une chute libre, aussi. Et la palette se remplit avec ces gens, vus - parfois revus - ici et là, ces spectacles, ces surprises.

La mosaïque d'un quart de siècle prend ainsi une tournure inattendue et envoûtante.

Demain, on ne sait pas. Hier n'est plus.

Et là, devant moi s'ouvrent des chemins. Pas question d'arrêter de rêver. Question de continuer à vivre, d'évader l'esprit.  Une main en visière, je tente d'apercevoir l'horizon, et cherche la route du bonheur.

"Vue brouillée, système azimuté,
Suivre les vents
Et continuer à rêver
Cette route du bonheur ardent"


L'eau, cette puissante machine qui vous berce comme elle vous emporte. Celle-là même qui ruisselle dans nos chairs. C'est un voyage, une nage mélancolique. C'est elle qui me guide, et je n'irai pas à contre - courant. Pour cette fois.